vendredi 13 février 2009

Appel à la Métamorphose du Monde avec Edgar Morin, Pierre Gonod et Paskua


"Imago, ou la Métamorphose du Monde"
résine et pigments, silicone sur panneau de bois 125x110 cm


Parce que face à la crise planétaire et ses gigantesques contradictions, selon Edgar Morin, « les mots de réforme ou de révolution sont insuffisants, la seule perspective de salut serait celle d'une métamorphose ». Parce que la pensée dominante est dans l’incapacité de reconnaître et comprendre la complexité du monde. Parce que « La crise de la politique s'est aggravée. Sur les ruines du socialisme, dit réel, dans la crise de l'idée de révolution et de l'idée de progrès, dans la sclérose de la social-démocratie, dans la sotte idée de moderniser, alors que la modernité est en crise, dans la cécité du néolibéralisme qui prétend tout résoudre par la concurrence et le marché, dans le « au jour le jour » des politiques réduites à l'adaptation, à l'économie et au culte de la croissance, il n'y a plus d'espoir de futur, plus de volonté de régénération démocratique, plus de recherche d'une économie qui serait plurielle, plus de visée à long terme ni de perspective planétaire… » Parce que « dans la débâcle de la pensée politique la crise de civilisation lui est invisible, la crise planétaire lui est invisible. Elle est incapable d'énoncer des propositions alternatives à la crise. Elle est incapable de formuler une politique de civilisation et une politique de l'humanité… »

Pour sortir de cette impasse, il s’ensuit la nécessité d’une analyse systémique du monde, de sa situation d’état et de ses processus, et d’une nouvelle praxéologie pour penser un futur auto-construit. Cette praxéologie est fondée sur l’articulation de la prospective et du projet politique, sur leurs rétroactions et leur dialectique. Ce qui implique une méthodologie nouvelle de la prospective, le décryptage systémique de la mutation anthropologique et des bouleversements géopolitiques, la discussion critique, populaire, des processus en cours, de leur modification, de l’introduction de processus nouveaux, de leur temporalisation conduisant par un cheminement à des configurations reflétant les choix éthiques et moraux de la société. Le projet politique tracerait une voie. (Voir une esquisse praxéologique sur le site www.pierre.gonod.eu)

La « métamorphose » est une métaphore suggérée par la biologie que Morin résume ainsi :
« quand la chenille entre dans le cocon, elle commence un processus d’autodestruction de son organisme de chenille, et ce processus est en même temps celui de la formation de l’organisme de papillon, lequel est à la fois le même et un autre que la chenille, la métamorphose du papillon est pré-organisée ». Concernant la société-monde d’aujourd’hui, elle porte à la fois menace et promesse, le risque de sa désagrégation ou de sa métamorphose.